• Portrait-robot de ma classe à plusieurs divisions 

    Éléments théoriques

             Pour réaliser le portrait-robot de ma potentielle classe à plusieurs divisions, je vais fortement m’inspirer des pratiques de la maitre de stage que j’aurais dû avoir pour ce stage. Elle a des idées innovantes mais qui fonctionnent ! Attention, il faut préciser que ma maitre de stage enseigne dans une école qui le permet, c’est-à-dire que la directrice est très ouverte et pousse ses enseignants à travailler de cette manière. J’y ajouterai également les éléments théoriques vus au cours de Madame Gillard. 

    Avantages :

    -      Apprendre avec un continuum pédagogique de 2 ans.

    -      Pratique aisée de la différenciation en groupes de besoins.

    -      Accroître l’AUTONOMIE de l’apprenant.

    MAIS attention, il faut veiller à ce que les enfants ne s’ennuient JAMAIS !

    Gestion de l’espace :

    -      Pas de bureau de l’institutrice, cela prend beaucoup de place et n’est pas nécessaire dans la classe. Elle doit être aux côtés de l’enfant pour le guider dans ses apprentissages.

    -   Les enfants n’ont pas de place attitrée, ils ont une place qu’ils choisissent pour 15 jours mais lors des ateliers individuels, ils peuvent décider de travailler où ils ont envie. Tout en restant dans le respect de l’autre.

    -     Il y a une armoire KALLAX qui contient tous les ateliers individuels. Tout est organisé par matière et par objectif.

    -   Il y a également les étagères à matériels qui sont utiles lors des apprentissages mais aussi durant les ateliers individuels. Tout est accessible pour l’enfant. Il n’y a rien de caché, de fermé à clef, cela permet d’installer un climat de confiance entre les enfants et l’institutrice. Il faut juste bien veiller à ranger le matériel exactement là où on l’a pris.

    -     Il y a également l’armoire aux invitations. Il s’agit d’une armoire dans laquelle se trouvent des activités pour le plaisir mais d’apprentissage. Il s’agit en général de jeux qui travaillent des matières déjà vues ou à voir.

    -      Dans la classe, il y a un petit banc isolé pour l’enfant qui a besoin d’être isolé de la classe pour être très concentré.

    -      Prendre en compte les aménagements raisonnables !

             Gestion du temps : 

    -      Le lundi est un jour dédié à la mise en route des ateliers individuels et au choix des évaluations pour la semaine qui suit.  

    -      Utiliser le Time Timer. 

    -      Ecrire le programme du jour au TN pour pouvoir se repérer dans le temps

    Gestion du matériel :

    -      Armoire à matériel 

    -      Armoire à ateliers individuels  

    -      Cahier d’aventure (carnet de traces) 

    -      Farde synthèses personnelles (mindmapping, carte mentale, lapbook, synthèse linéaire) et outils (construits par les enfants) + QR code pour voir des explications en ligne pour réactiver les notions théoriques + QR code pour accéder à Learning App (application sur laquelle les enfants peuvent trouver des exercices supplémentaires pour ceux qui veulent).  

    -      Farde avec les exercices 

    -      Bottes pour Classe en botte 

    -      Pas de plumier individuel mais 4 plumiers communs. Dans chaque plumier, il y a des Lego car il y a un système de réserve. Les enfants doivent faire attention à ce qui se trouve dans le plumier de leur groupe. Ils sont ainsi responsabilisés. Chaque lundi, on vérifie tous ensemble si tout est présent dans le plumier. Il y a un pot avec les objets trouvés. Les enfants peuvent donc aller chercher ce qui leur manque. Si malheureusement ils ne retrouvent pas ce qui manque, ils perdent un Lego et vont chercher dans la réserve. Au début de chaque mois, on remet les plumiers à jour ainsi que les Lego.   

    Les ateliers individuels (axe de l’autogestion) :

    -      Tous les lundis, les enfants créent leur programme d’ateliers individuels pour 15 jours.  

    -      Dans leur programme, il faut 4 ou 5 ateliers math et 4 ou 5 ateliers français. À ça, se rajoutent des rituels de lecture et de tables. Ceci étant dans un souci d’équilibre des matières.  

    -      Les enfants peuvent demander à l’institutrice de créer un atelier en fonction de leurs besoins. Ainsi, l’enfant est demandeur d’apprendre et ira réaliser une activité pour laquelle il éprouve des difficultés sans frustration.  

    -      Ateliers individuels sous forme de jeu, de cartes à tâches, cartes à pinces 

    L’évaluation :

    -      Chaque lundi, l’enfant décide sur quoi il veut être évalué le lundi suivant. Mais il y a des conditions : être passé par les ateliers individuels, être passé à l’abstrait dans un cahier d’exercices et madame a corrigé et donne son aval sur la décision de l’enfant en fonction de ses besoins (parfois il faut laisser l’enfant tenter de faire l’évaluation pour qu’il se rende compte qu’en fin de compte, il n’était pas prêt). L’enfant crée alors sa synthèse pour se préparer au mieux à l’évaluation de la semaine qui suit. Le but n’étant pas que l’enfant réussisse toutes ses évaluations du premier coup et qu’il pense qu’il vit dans un monde de Bisounours mais de cette manière, il va apprendre à savoir s’il est prêt à passer son évaluation. Cette manière de fonctionner permet de rendre l’enfant AUTONOME dans son apprentissage. Il faut noter qu’au début du cycle, l’enfant est très accompagné, guidé et au fur et à mesure, lorsque l’enfant a compris le fonctionnement, on relâche un peu le suivi et la guidance.

    -      Une période à l’horaire est consacrée à l’évaluation chaque semaine.

    -      On appelle cette évaluation « mini évaluation ».  Il s’agit d’une évaluation qui tient sur une demi-page en mode paysage. L’institutrice cible le minimum d’exercices nécessaires. Il n’y a pas de piège.

    -      Les enfants peuvent avoir leur carnet d’évaluations. Ils ont déjà accès aux différentes évaluations pour savoir ce qu’ils doivent être capables de faire. Le but n’étant pas de mémoriser toutes les questions, on joue aussi sur la confiance.

    -      Il n’y a pas de bulletin mais un petit routard que les enfants complètent eux-mêmes grâce à leurs mini évaluations. Il y a donc toujours ce climat de confiance.

    -      Tout est très détaillé pour pointer plus facilement ce qui va bien pour l’enfant. Grâce à ces objectifs très précis, l’enfant sait exactement ce qu’il doit retravailler.

    -      Le petit routard se complète au fur et à mesure du cycle. Les enfants le ramènent à la maison tous les trimestres.

    -      Le système de cotation n’est pas avec des points mais avec des chiffres : 1 = non acquis, 2 = en voie d’acquisition, 3 = acquis et 4 = très bien acquis. L’objectif est le 3. On ne parle pas de pourcentage !   

             Les devoirs :

    -      Favoriser l’autonomie dans les devoirs. 

    -      Les devoirs doivent avoir du sens pour l’enfant, il ne faut pas donner des feuilles pour donner des feuilles.  

    -      Rituel lecture pour le mois : inférences, virelangues, textes avec des questions. C’est évolutif. Il y a plus ou moins 17 défis à réaliser sur un mois donc les enfants apprennent à gérer leur travail. A la fin du mois, ils rendent les réponses des « enquêtes » de lecture.   

    -      Rituel tables de multiplication pour le mois aussi.  

    -      Mais le meilleur des devoirs est celui qui est spontané de l’enfant ; prendre un livre à la maison et le lire c’est comme un devoir, il s’entraine à la lecture.  

    -      Demander de noter sur la feuille si l’enfant a été aidé de ses parents ou non.  

    -      Ce ne sont pas les devoirs qui font que l’enfant apprend, il ne faut pas l’oublier. 

    -      Le devoir libre sur le thème du mois (thème dont on a parlé en classe et qui intéresse les enfants ou thème pour introduire une matière à voir). Les enfants ont 5 minutes pour présenter quelque chose sur ce thème. Ils sont libres de choisir ce qu’ils veulent présenter ainsi que la forme de leur présentation. L’idée c’est de prendre plaisir à découvrir des choses et à faire découvrir ces choses. Si un enfant a créé un jeu ou un quizz, il se retrouvera dans l’armoire à invitations afin de pouvoir y rejouer par la suite. Si un enfant n’a pas envie de présenter son devoir libre devant la classe, il peut simplement exposer ce qu’il a réalisé et répondre aux éventuelles questions. Mais au fur et à mesure du temps, tous les enfants ont envie de présenter leur devoir libre car ils en sont fiers. Les enfants peuvent être aidés pour ce devoir mais le travail doit venir de lui au final.    

    -      Ne pas punir un enfant qui ne fait pas ses devoirs surtout le devoir libre car en soit, il se punit lui-même…   

    -      Dictée en devoir, préparée en classe avant.  

    -      On peut prévoir aussi un contrat de devoir.

    Gestion des groupes :

    -      Le plus important est de travailler la solidarité entre les élèves. On y travaille vraiment le premier mois.

    -      Travailler en CYCLE le plus possible !

    -      Favoriser l’entraide, le tutorat. Apprendre à oser donner de l’aide aux autres mais aussi oser demander de l’aide aux autres.

    -      Lors des découvertes, les enfants sont soit tous ensemble soit travaillent tous de manière individuelle. Je ne conçois pas le fait de faire du bruit avec un groupe en collectif et leur demander de se taire (cela perd tout son sens) quand l’autre a besoin de calme pour se concentrer en individuel.

    -      Fonctionnement général d’une activité d’apprentissage :

    o    Faire des prétests et tests de prérequis pour réaliser des groupes de besoins pour les matières à voir. Il va de soi de faire des activités similaires mais avec des difficultés différentes.

    o    Placer les enfants par groupe de 2, 3 ou 4 en veillant à mettre des moteurs dans chacun.

    o    Recherches

    o    Favoriser les confrontations entre enfants.

    o    Retour collectif

    -      Le groupe construit l’apprentissage. Les enfants sont acteurs dans les apprentissages.

    -      Rien n’empêche un enfant de se mettre dans le « groupe des P3 » alors qu’il est en P4.

    -      Très peu de frontal dans la classe, les neurosciences ont prouvé que les enfants mémorisaient beaucoup moins lorsqu’ils sont passifs. D’où l’importance de les rendre acteurs et actifs !

    Idées pratiques

    -      Toujours avoir un projet en cours !

    -      Prévoir un dossier d’apprentissage pour permettre à l’enfant de devenir autonome dans ses apprentissages et de faire des prises de consciences par rapport à cela.

    -      Cercle d’accueil : temps de parole pour chacun, météo des émotions (imagé) et trésor de la maison (très bref). Il faut veiller à être très dynamique. L’institutrice participe également à ce moment.

    -      Rituels : JDC avec la lecture et les calculs (juste en début de semaine).

    -      Lire tous les jours.

    -      Lecture plaisir 15’ avant le temps de midi : c’est un moment silencieux et individuel. Et c’est important que l’institutrice le fasse aussi !

    -      Relaxation tous les jours après le temps de midi : respiration profonde, méditation (mais pas pour s’endormir), yoga, automassages, coin solo, coloriage spécifique, courir dans la plaine… Si un enfant a un besoin particulier pendant la journée, il va demander de faire ce qui lui fait du bien. Il n’y a pas d’abus car tout est à disposition pour eux mais la rigueur et les limites claires sont présentes. 

    -      Ateliers individuels tous les après-midis.

    -      Ateliers individuels ou collectifs d’éveil en CYCLE. Ne pas hésiter à faire des jeux de rôles.

    -      Leçons muettes (moment frontal court) : souvent pour réactiver une matière. On peut appeler ça aussi séance Chaplin. Il faut jouer le jeu pour capter leur attention. Grand moment de silence. Les enfants observent ce que l’institutrice mime (calcul écrit par exemple) et puis ils débriefent tous ensemble après pour comprendre les étapes par lesquelles elle est passée. Ce sont les enfants qui reconstruisent la matière. 

    -      Prévoir un cahier d’aventures dans lequel les enfants collent leurs objectifs des ateliers individuels pour 15 jours, les rituels de lecture et de calculs, « cette semaine j’ai appris… », défis et brouillons (essais-erreurs, recherches…). Ce cahier, les enfants le reprennent toutes les semaines et cela rassure les parents.

    -      Dictées négociées : l’institutrice dicte deux phrases pour les P3 et trois phrases pour les P4. Les deux premières phrases sont les mêmes pour les deux années. L’enfant écrit de manière spontanée la phrase qu’il vient d’entendre. Les enfants négocient alors leur phrase en duo. Cela doit se faire en chuchotant. A chaque fois qu’ils proposent une manière d’écrire, ils doivent justifier l’écriture. Ensuite, ils réécrivent leur phrase sur une ardoise. Après cela, ils peuvent aller vérifier dans leurs outils. Après, on négocie tous ensemble. L’institutrice note toutes les propositions des enfants. Ils cherchent ensemble des justifications et éliminent les mauvaises propositions. Enfin, ils créent tous ensemble des astuces pour l’orthographe d’usage. Exemple : arriver, il faut 2 r car ce sont les 2 jambes d’un bonhomme qui arrive quelque part. Ils ne sont pas tous obligés d’utiliser les astuces, uniquement s’ils en ont besoin. Ils retournent avec la préparation de la dictée le mercredi (P3) et le jeudi (P4) pour la préparer à la maison s’ils veulent. Le vendredi, l’institutrice leur distribue une feuille avec toutes les astuces trouvées collectivement et les phrases tapées à l’ordinateur. Et le lundi, ils sont évalués dessus. Les phrases des dictées ont un maximum de lien avec la vie de la classe ainsi les phrases ont plus de sens pour les enfants.

    -      Classe en botte ou Outdoor education : travailler des matières de français, de mathématique ou d’éveil dans la nature et grâce à elle. Tous les mardis matin.

    -      Utiliser les symboles Montessori pour l’analyse grammaticale pour illustrer par un dessin chaque nature de mot ou fonction.

    -      Utiliser un contrat de travail individualisé pour chaque enfant, cela permet de le rendre encore plus autonome.

    Que vais-je mettre en place si j’enseigne dans une classe à plusieurs divisions ?

             Si ma direction me permet de travailler de manière innovante, je mettrai en place un maximum d’éléments présents ci-dessus.

             Cependant, je ferai ça de manière progressive. Je commencerai par intégrer les ateliers individuels. Ensuite, je changerai la façon de faire les devoirs. Puis j’aménagerai différemment l’évaluation.

             Il faut faire attention à toujours bien rassurer le parent dans ces changements pour ne pas les faire paniquer et être persuader de ses méthodes afin qu’ils y croient aussi !

    Dès le départ, je ferai de l’Outdoor education. Et je travaillerai l’analyse grammaticale à l’aide des symboles Montessori.

             Je ne veux pas travailler de manière traditionnelle. Je veux être une enseignante de demain, qui va faire évoluer l’enseignement ! Il faut oser le changement et je veux en faire partie !


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