Lors du séminaire de réflexivité, je devais exprimer à mon groupe une difficulté que j'avais éprouvé jusqu'à ce moment-là durant mon stage en P1. 

Il faut savoir que j'avais décidé de prendre un double défi qui était de prendre un stage en P1-P2. N'ayant pas encore eu la théorie sur la gestion d'une classe à plusieurs divisions, je ne savais pas trop comment le gérer. Comme quoi, les cours sont quand même importants :) 

 

J'ai donc exposé mon problème : une matinée, je n'avais plus d'activité à donner à mes élèves de P2. Or, j'avais absolument besoin d'être avec les P1 car je faisais le bain de lecture (obligatoire pour le cours d'AFP Français). 

La solution sur le tas que j'ai trouvée est un soutien de la part de ma maitre de stage. Elle avait encore du travail "en retard" à pouvoir donner aux enfants. 

Les solutions qui ont été émises par les gens de mon groupe:

- Prévoir un dossier d'occupation

- Prévoir des ateliers individuels

- Faire du tutorat

- Prévoir un rallye lecture

 

Après avoir réfléchi et eu un approfondissement de la théorie pédagogique avec madame Gillard, je trouve que j'aurais dû privilégier le travail en autonomie ainsi les enfants n'auraient pas eu "besoin" de moi. Car en cette fin de cursus, je favoriserai un apprentissage autonome dans ma future classe, qu'il s'agissent d'une classe simple ou à plusieurs divisions. J'envisagerai également un rallye lecture car cela se fait en autonomie et que cela favorise la lecture.  

 

Au début, je ne comprenais pas trop l'utilité de ce séminaire de réflexivité. Mais à la fin, je me suis rendu compte que cela m'a fait énormément de bien de faire une petite pause dans mon stage. De plus, il y avait vraiment une ambiance bienveillante et empathique dans mon groupe. J'en ressors donc grandie et pleine de nouvelles idées pour attaquer mes autres stages. 

A l'heure d'aujourd'hui, il faut révolutionner l'évaluation. Elle doit avoir du SENS pour les élèves! Elle est un moyen de se situer après un apprentissage. Elle sert à savoir si on maitrise une compétence ou si on doit encore s'entrainer. L'évaluation est un indicateur pour l'apprenant. 

 

Il existe trois types d'évaluation : 

1) L'évaluation au service de l'apprentissage --> éclaire les enseignants sur ce que les enfants comprennent ou non afin de faire de la remédiation au besoin. 

2) L'évaluation en tant qu'apprentissage --> les élèves prennent conscience de leurs méthodes d'apprentissage et en profite pour ajuster et progresser dans leurs apprentissages. 

3) L'évaluation de l'apprentissage --> les résultats de cette évaluation permettent d'informer les élèves, les parents et la communauté éducative sur les compétences acquises ou non. 

 

Je pense que dans les classes actuelles, on ne fait que le dernier type d'évaluation alors que le premier et le deuxième sont plus importants pour ma part!!

 

Dans l'évaluation, on DOIT DIFFÉRENCIER ! Il y a plusieurs manières de différencier: 

-   Les aides : aménager le temps, proposer le mode oral ou écrit, proposer un matériel spécifique. 

- Les compétences évaluées : valider l'acquisition de certaines compétences sans sanctionner les impossibilités dues aux troubles éventuels, différer, dans le temps, la validation d'une compétence, valider des degrés différents de maitrise de la compétence, mettre en valeur des interactions entre élèves (enrichissement par l'autre, apport de chacun à l'autre).

-  Les supports : autoriser les supports visuels comme aide à la mémorisation et à l'organisation, proposer des supports oraux ou écrits (fiches pré-remplies, QCM...)

 

Voici quelques pistes d'évaluation différenciée :

1. Les ceintures de compétences ou clé de réussite

Les enfants ont 4 temps pour valider leurs compétences.

 

 

 

 

2. Utiliser des pistes

       

3. Le portfolio / carnet de réussite

Un portfolio est un dossier personnel dans lequel les acquis de formation et les acquis de l'expérience d'un apprenant sont définis et démontrés. C'est un dossier qui permet de garder des traces de l'évolution de l'apprenant dans les apprentissages. 

4. L'escalier du progrès

5. L'autoévaluation

6. Evaluer par couleur ou lettres (appréciations ou acquis-non acquis)

Voici des ouvrages qui aborde l'évaluation différenciée. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Documentographie: 

- Cours de pédagogie de Madame Gillard

 

Illustration en P1 

Le nouveau moyen d'évaluation que j'ai tenté de mettre en place dans ma classe de stage se rapporte à mon axe de l'autogestion. Tout est déjà expliqué dedans. 

Ce moyen d'évaluation permet de rendre l'enfant autonome dans les apprentissages. Il se prépare à passer une ceinture sur une compétence bien précise. Et lorsqu'il se sent prêt, il demande pour passer l'évaluation. Ils ont plusieurs tentatives pour réussir l'évaluation. 

Ce que je changerais pour ma future pratique : 

- Travailler ça sur une année entière pour en voir les effets. 

- Travailler toutes les compétences dans toutes les matières de cette manière. Ici, je n'avais travaillé que le savoir-lire. 

- Y aller petit à petit et en fonction de ce que la direction me permet de faire également. 

 

Illustration dans la classe de Laura Leclercq en P3-P4

-      Chaque lundi, l’enfant décide sur quoi il veut être évalué le lundi suivant. Mais il y a des conditions : être passé par les ateliers individuels, être passé à l’abstrait dans un cahier d’exercices et madame a corrigé et donne son aval sur la décision de l’enfant en fonction de ses besoins (parfois il faut laisser l’enfant tenter de faire l’évaluation pour qu’il se rende compte qu’en fin de compte, il n’était pas prêt). L’enfant crée alors sa synthèse pour se préparer au mieux à l’évaluation de la semaine qui suit. Le but n’étant pas que l’enfant réussisse toutes ses évaluations du premier coup et qu’il pense qu’il vit dans un monde de Bisounours mais de cette manière, il va apprendre à savoir s’il est prêt à passer son évaluation. Cette manière de fonctionner permet de rendre l’enfant AUTONOME dans son apprentissage. Il faut noter qu’au début du cycle, l’enfant est très accompagné, guidé et au fur et à mesure, lorsque l’enfant a compris le fonctionnement, on relâche un peu le suivi et la guidance.

-      Une période à l’horaire est consacrée à l’évaluation chaque semaine.

-      On appelle cette évaluation « mini évaluation ».  Il s’agit d’une évaluation qui tient sur une demi-page en mode paysage. L’institutrice cible le minimum d’exercices nécessaires. Il n’y a pas de piège.

-      Les enfants peuvent avoir leur carnet d’évaluations. Ils ont déjà accès aux différentes évaluations pour savoir ce qu’ils doivent être capables de faire. Le but n’étant pas de mémoriser toutes les questions, on joue aussi sur la confiance.

-      Il n’y a pas de bulletin mais un petit routard que les enfants complètent eux-mêmes grâce à leurs mini évaluations. Il y a donc toujours ce climat de confiance.

-      Tout est très détaillé pour pointer plus facilement ce qui va bien pour l’enfant. Grâce à ces objectifs très précis, l’enfant sait exactement ce qu’il doit retravailler.

-      Le petit routard se complète au fur et à mesure du cycle. Les enfants le ramènent à la maison tous les trimestres.

-      Le système de cotation n’est pas avec des points mais avec des chiffres : 1 = non acquis, 2 = en voie d’acquisition, 3 = acquis et 4 = très bien acquis. L’objectif est le 3. On ne parle pas de pourcentage !  

 

C'est cette manière d'évaluer que je privilégierai dans ma future classe.  

Le journal de classe de l'institutrice a des obligations écrites dans une circulaire, celle de 2004. 

Elle stipule que le journal de classe doit contenir : 

 

1) Les informations de type calendrier avec ce que l'on prévoit de faire à tel moment. 

2) Les intentions pédagogiques de chaque activité ou la compétence et renvoyer à la préparation. 

3) Les traces des concentrations. 

4) Le projet d'établissement (les grandes lignes conductrices)

5) Le plan de pilotage

http://www.brunette.brucity.be/admin/RT/CIRC_NOLLET_205.pdf

 

Mais en plus, nous pouvons y trouver : 

- Mes données personnelles

- Le ROI de l'école (règlement d'ordre intérieur)

- La liste avec les coordonnées de mes élèves

- Les PIA

- Les observations fines de chaque apprenant

- Le suivi des ceintures de compétences

- Les grilles de compétences pour chaque discipline

 

Documentographie: 

- Cours de pédagogie de Madame Gillard

 

Illustration de mon journal de classe de stage

A ce journal de classe, j'ajouterai également le projet d'établissement et le plan de pilotage de ma future école. 

Voici le mind mapping qui traite de la discipline. 

Il s'agit plus particulièrement de la discipline dans le spécialisé mais on doit l'appliquer dans tous les cas. 

 

 

Voici des ressources qui m'ont aidée à approfondir le sujet et mieux me préparer pour le stage en spécialisé. 

 

Documentographie: 

- Cours de pédagogie de Madame Gillard

 

Illustration en spécialisé ou dans les autres stages

Pour pratiquer une discipline positive dans ma classe de stage en spécialisé, j'avais amené une mascotte. Il s'agissait d'un Playmobil géant qui était situé sur les marches de l'escalier qui menait à la mezzanine. Il était placé là car les enfants l'avaient décidé. La mascotte protégeait et surveillait les enfants. 

J'avais également créé un coin calme à l'étage pour gérer les crises. 

J'ai eu recours plusieurs fois à cet endroit car j'avais des types 3 et 8. Lorsqu'une crise éclatait entre les élèves, je proposais à l'un d'eux d'aller se calmer en haut. J'allais le rechercher 5 minutes plus tard et nous discutions de ce qui s'était passé quelques minutes plus tôt. Avec des types 3, il ne faut pas parler dans le vif. Il vaut mieux attendre que la pression redescende. 

Durant tous mes stages, j'ai adopté une posture bienveillante et empathique envers mes élèves. Je parlais d'une voix posée mais j'osais également lever le ton quand cela était nécessaire. 

Dans le spécialisé, quand il y avait un conflit, je faisais attention à écouter les deux versions de l'histoire pour ne pas frustrer l'un ou l'autre. 

Malgré tout cela, j'ai cependant éprouvé de grandes difficultés lors de mon stage en spécialisé. Il ne s'agit pas d'un manque de théorie pédagogique mais plutôt de mon ressenti par rapport à certaines réactions des élèves. Je suis bien consciente qu'il s'agit d'enfants qui ont des troubles du comportement mais il y a certaines choses que je ne saurai jamais accepter. 

Voici ce qu'il s'est passé. Je distribuais un devoir aux élèves à rendre pour la semaine suivante. Un élève ne voulait pas ranger sa feuille dans sa farde de devoir et voulait simplement la glisser dans sa mallette. Je lui ai alors expliqué que je demandais de ranger la feuille dans cette farde pour éviter de l'abimer. Une crise a alors éclaté. Je ne voulais pas le laisser gagner car c'était mon premier jour et je savais bien qu'il me testait. Je lui ai tenu tête et il m'a alors regardé droit dans les yeux et m'a dit : "Je n'en ai rien à foutre de ce que tu me fais faire. C'est nul, c'est de la merde." Je l'ai alors sorti de la classe car je sentais que mes émotions prenaient le dessus et qu'il fallait changer d'endroit. En sortant, il se foutait de moi, il faisait l'avion, crachait par terre... Je ne savais pas comment gérer ça mais je ne voulais pas céder. Je voulais qu'il comprenne que c'était moi qui aurait le dernier mot. En fin de compte, je n'avais plus de ressources. C'est alors ma maitre de stage qui a géré la fin de la crise. 

Après cette crise, il y en a eu d'autres avec toujours ce manque de reconnaissance et de respect vis à vis de moi. J'ai donc assez mal vécu ces moments...

Je pense que ce qui m'est allé le plus loin c'est le manque de respect total que cet enfant a eu à mon égard. Je serai toujours incapable de tolérer une telle attitude face à moi. Je ne saurai donc jamais travailler dans le type 3 en spécialisé. Il faut reconnaitre ses limites et en voici une des miennes. 

Voici ma vision des devoirs dans ma classe de demain. 

- Les devoirs que je donnerais seraient en lien avec les profils de mes apprenants afin qu'ils soient tout à fait individualisés. 

- Ils entreraient dans le cadre du carnet d'évolution dont je parlerai longuement dans le référentiel de ma première réunion de parents. 

- Les devoirs développeraient l'autonomie de l'apprenant. 

- Pour certains enfants, les devoirs peuvent prendre la forme d'un contrat entre l'instituteur et l'élève. Il s'agit de faire une liste de devoir à réaliser ainsi que des devoirs supplémentaires dans lesquels ils doit par exemple en choisir 2. Ce contrat permet à l'enfant de planifier ses devoirs sur par exemple 2 semaines. Attention, s'il s'agit d'un contrat, les deux partis doivent s'engager en le signant. 

- Afin qu'un devoir soit valide, il faut qu'il soit formatif (l'élève doit apprendre quelque chose), fonctionnel (le devoir doit augmenter l'effort produit et le degré de fixation de l'apprentissage), différencié (le devoir doit permettre de répondre aux besoins de chaque élève selon ses capacités et ses intérêts, il doit prendre en compte le niveau de français de l'enfant et ses éventuels troubles "dys") et valorisant (le devoir doit rendre l'enfant fier et content du résultat obtenu). 

- Le devoir ne doit pas être un piège. 

- Les différents types de devoirs que je proposerais sont :

1. La préparation à un brevet (de lecture par exemple).
2. Apporter une actualité.
3. Du drill (différents pour chaque apprenant --> différenciation) : les neurosciences prouvent que le drill est important lorsque la matière est complètement acquise. Le drill sert à fixer. Attention, il faut faire du drill à répétition mais de manière différente. 
4. Demander aux élèves un "devoir pour apprendre et un pour le plaisir" = choix
5. Un devoir de synthèse : quand on dit le contenu minimum qui doit se trouver dans la synthèse, je pourrais demander aux élèves de faire leur synthèse selon leur VAK (il doivent donc être conscient de leur VAK). 
6. Un "lire pour faire" pour le plaisir comme des pliages. 
7. Dans le cadre d'un projet, je pourrais demander aux élèves d'apporter un objet ou une recherche qui aiderait à faire avancer le projet. 

 

Une petite astuce pratique trouvée dans un référentiel sur les devoirs qui me paraissait justifié : créer un bon endroit de travail car tous les enfants n'ont pas les mêmes chances. En classe, on pourrait créer un set de table qui délimite l'espace de travail et l'organise. 

 

Documentographie: 

- Cours de pédagogie de Madame Gillard

 

Illustration de ce que j'aurais aimé faire en stage

Je dois avouer que je ne préparais jamais les devoirs à l'avance quand j'étais en stage. En réalité, je ne trouve pas qu'il est nécessaire de donner des devoirs tous les jours. Donner des devoirs pour donner des devoirs est inutile. Mes maitres de stage ne m'avaient jamais vraiment demandé non plus de préparer énormément de devoirs. 

Ce qui, je trouve, est assez intéressant en matière de devoir est le contrat de devoirs. C'est un moyen de différencier dans les devoirs, de permettre à l'enfant de gérer son temps et son autonomie. Le contrat de devoirs aide aussi à installer une relation de confiance entre l'institutrice et l'élève. 

Voici un exemple de contrat de devoirs : 

Illustration dans la classe de Laura Leclercq en P3-P4 (endroit où mon stage a été annulé à cause du COVID-19)

-      Rituel lecture pour le mois : inférences, virelangues, textes avec des questions. C’est évolutif. Il y a plus ou moins 17 défis à réaliser sur un mois donc les enfants apprennent à gérer leur travail. A la fin du mois, ils rendent les réponses des « enquêtes » de lecture.

-      Rituel tables de multiplication pour le mois aussi.

-      Mais le meilleur des devoirs est celui qui est spontané de l’enfant ; prendre un livre à la maison et le lire c’est comme un devoir, il s’entraine à la lecture.

-      Demander de noter sur la feuille si l’enfant a été aidé de ses parents ou non.

-      Ce ne sont pas les devoirs qui font que l’enfant apprend, il ne faut pas l’oublier.

-      Le devoir libre sur le thème du mois (thème dont on a parlé en classe et qui intéresse les enfants ou thème pour introduire une matière à voir). Les enfants ont 5 minutes pour présenter quelque chose sur ce thème. Ils sont libres de choisir ce qu’ils veulent présenter ainsi que la forme de leur présentation. L’idée c’est de prendre plaisir à découvrir des choses et à faire découvrir ces choses. Si un enfant a créé un jeu ou un quizz, il se retrouvera dans l’armoire à invitations afin de pouvoir y rejouer par la suite. Si un enfant n’a pas envie de présenter son devoir libre devant la classe, il peut simplement exposer ce qu’il a réalisé et répondre aux éventuelles questions. Mais au fur et à mesure du temps, tous les enfants ont envie de présenter leur devoir libre car ils en sont fiers. Les enfants peuvent être aidés pour ce devoir mais le travail doit venir de lui au final.

-      Ne pas punir un enfant qui ne fait pas ses devoirs surtout le devoir libre car en soit, il se punit lui-même…

-      Dictée en devoir, préparée en classe avant.